La pentecôte et autres nouvelles !

Des évènements il n’y en a pas souvent qui font sortir du quotidien de nos missions mais certains jours sont ainsi exceptionnels !

Cette pentecôte fut un moment de joie, de découverte, de rire, de partage, mais aussi de fatigue, de stress, de prise de tête, de négociation, … ! Cette journée, ça fait deux semaines que nous la préparons et chacun est impliqué avec une mission bien précise ! Pour ma part, je fais partie de la chorale qui chantera pendant la messe (un peu évident non ?) mais au combien attendu car je vais enfin pouvoir chanter presque tout les jours. Dans la chorale sont présent : Thomas, Jean, Eli, Rodrigue et moi (de la communauté) et plusieurs autres chanteurs Congolais de différentes chorales des environs de la paroisse. En tout nous sommes trois par voix plus Rodrigue notre « chef » (il n’aime pas être appelé ainsi) qui lui fait un peu tout ! Les chants sont moitié en lingala et moitié en français ce qui nous donne beaucoup de travail car les Congolais ont des difficultés avec les chants en français et nous avec ceux en lingala ! Pendant ce temps plusieurs autres équipes travaillent sur la décoration, le matériel, l’animation du temps de louange avant la messe, l’organisation, …

Samedi après midi c’est le branlebas de combat car tout doit être près pour le lendemain ! Dès 15h nous somme donc tous très occupé. Il faut aller récupérer et descendre à la paroisse environ 400 chaises, les tentes et les bâches pour nous protéger du soleil, faire la cuisine pour le dimanche car tous les membres de la communauté seront présent (environs 40 personnes), faire le repas du soir, aller louer la sono, répéter encore les chants, finir la préparation de la décoration (groups que j’ai rejoints après la répétition), faire du ménage dans la maison, … Finalement à 19h30 (heure du repas habituellement), la décoration n’est pas fini, la sono pas encore arriver à la paroisse, le repas toujours en train de cuire, … ! Bon, hé bien après un repas sur les coups de 20h il faut s’y remettre ! Vers 22h tout est bouclé pour la décoration et chacun va se préparer pour dormir car demain on se lève tôt ! Le réveil qui sonne à 5h, un dimanche (je dors jusqu’à 7h30 normalement !),  c’est pas évident, tous le monde se lève au compte goutte avec les yeux encore plein de sommeil (certains auront travailler et veiller toute la nuit …). Après un petit déjeuné rapide (je n’ai pris qu’une tasse de thé) nous descendons à la paroisse pour les installations. A 6 h tout le monde est au travail car nous n’avons que 2 h pour tout mettre en place. Il faut monter les tentes, tendre les bâches, placer les chaises, mettre en place la décoration, régler la sono, faire les balances avec les instruments  et les voix, mettre au frais les boissons, … Vers 8h les premières personnes commencent à arriver et à 9h la journée « commence » enfin. Il est alors temps de passer des tenues de travail aux habits de fête et je revêts pour la première fois ma tenue Africaine (pagne + boubou) qui fait sensation auprès des gens de la communauté comme en témoigne les photos (voir dans l’album pentecôte).

Tout d’abord nous prenons un grand temps de louange (en lingala) pour remercier dieu, invoquer l’esprit saint, et manifester notre joie. Entre coupé de témoignage (sur ce que l’esprit saint à changé dans leur vie) nous chantons et 400 voir 500 voix s’élèvent pour glorifier le seigneur.

Puis nous avons eu un enseignement, une distribution de paroles de la bible à travers lequel l’Esprit Saint nous à parlé. Vien ensuite un temps de partage sur ces paroles (entre adultes) et Thomas, Prisca, Lucas, Constantin, Jean, Delphine et moi nous avons prit une dizaine d’enfant chacun pour un petit temps de prière et de relecture de la matinée.

Après une pose bien méritée, la messe commença vers 13h. Malgré une sono quelque peut capricieuse ce fut très priant et très festif. Puis vint le temps du rangement et vers 17h30 nous étions de retour à la maison tous complètement mort de fatigue. Et là nous attendons, attendons, attendons que le repas soit près ! À 19h nous sommes enfin passé à table et le repas fut un vrai régal (poulet mariné puis braisé, riz, poisson, fufu, pundu, bœuf aux oignons, boissons en tout genre,…)! Après la vaisselle et le rangement je pense que vous pouvez imaginer dans quel état j’étais et le bonheur que j’ai eu à regagner mon lit !

Cette journée malgré la fatigue fut exceptionnelle en joie car je me suis sentis appartenant à ce grand groupe, et malgré le fait que je me sens encore comme une étrangère (certains regards sont là pour me le rappeler quotidiennement et certains comportement sont bien différent et difficile à accepter) je commence à m’identifier à eux et à profiter de ces moments de dance et de prière ensemble.

Pour changer un peu de sujet voici tout de même quelques nouvelles sur mon quotidien :

Malgré de petites tensions de temps en temps la vie communautaire est très agréable cependant j’ai tout de même quelques difficultés. La vie est tellement différente ici que je dois sans cesse me remettre en question sur mes attitudes, mes réactions et essayer de comprendre pourquoi ils ont tel ou tel comportement, parole, … certaines choses sont compréhensible et acceptable mais d’autres, sont vraiment révoltante et je pense que même si cela est dut généralement à leur quotidien difficile, ce n’est pas une raison pour tout laisser passer. J’ai beaucoup de difficulté par exemple pour exercer mon métier : beaucoup de jeunes refuse que ce soit « une blanche » qui les soignes (par pudeur, … certains m’ont avouer avoir honte de leur maladie, ou par ce qu’il pense que je ne peux pas les comprendre car je ne suis pas du pays,…), il n’y aucune prévention de la douleur provoqué par les soins en particulier chez les enfants (ici c’est la loi du plus fort donc une personne qui a mal ou qui pleure est faible et donc il est normal de se moquer de lui ou dans le cas des enfants, de les taper en retour comme s’ils avaient commis une faute)… ! Ma mission est aussi en train d’évoluer  et  je me retrouve en charge des personnes diabétiques venant au dispensaire. Il ya deux coté dans cette mission, un administratif (je dois regrouper les donner de chaque patients, faire des dossiers personnalisés,…) et un autre pratique (je leur dispense leur soins (piqure d’insuline, prévention …) chaque matin avec l’aide de papa Fidèle (en charge du laboratoire au dispensaire)) ( j’ai ainsi été visité l’hôpital général de Kinshasa, un complexe énorme, et rencontré le chef du service de diabétologie pour solliciter ses conseils)et tout cela en plus de la pharmacie et d’un autre projet de prévention auprès des enfants (surtout des filles) des rues mais comme cela reste un projet et que ce n’est que le commencement, je ne suis pas sur qu’il aboutira donc je vous en dirai plus si tout se concrétise.

Pour la vie au quotidien, il y a des hauts et des bas. La nourriture est plus variée car entrant dans l’hiver, les fruits font leur apparition. Nous en avons presque tous les soirs au repas (ananas, banane, orange, mandarine, citron…) ainsi que certains légumes (salade, carotte, chou, aubergine, tomate,…). Je fais donc le plein de vitamine et ressent plus d’énergie au cours de la journée même si la fatigue est persistante.

Beaucoup d’autre petit évènement se sont passé depuis que j’ai écrit les premières lignes de cet article. Les voici donc un peu en vrac : avec Prisca nous avons fait une sortie d’une après midi pour rencontrer d’autre français partis avec la DCC (temps joyeux et plein de camaraderie très agréable, nous avons prévu de nous faire un repas ensemble la prochaine fois…), nous avons reçut récemment la visite éclair de l’ambassadeur de France,  venu pour visiter tous les centres de la communauté (ce qui a donné lieu a une journée de préparatif avec pour résultat que la moitié de la communauté ne la même pas vu : moi j’était à la cuisine pour le repas du soir). J’ai aussi eu la chance de faire une sortie avec les garçons des rues (voir photos) un temps de détente bien mérité et de franche rigolade (ils sont vraiment trop attachants). Au programme : jeu, baignade, temps de partage, de témoignage, repas, chant, ... ! 

Ce mois ci nous avons également reçut la visite de quatre « têtes blanches ». En fait quatre blancs un peu âgé d’où leur surnom : David, un anglais venus « contrôler » les activités de la communauté ; Louis, français, électricien sans frontière ; Christian, français également, membre de la communauté et venu s’occuper  des travaux de la nouvelle maison de la communauté et particulièrement du forage du puits et Daniel son « assistant ». Nous nous sommes retrouvés ainsi à presque autant de « blanc » que de « noir », schéma peu habituel ! Par leur intermédiaire notre nourriture s’en ai retrouvé toute chamboulée mais particulièrement améliorée avec ce qu’ils transportaient dans leurs bagages (arriver seulement deux semaines après eux suite à la grève des bagagistes à Bruxelles). Nous avons donc pu déguster de la tome de Savoie et de délicieux macaron préparé par la mère de Prisca (un chef d’œuvre de gourmandise, merci beaucoup à cette dernière car le travail à du être énorme mais au combien savoureux pour nous !).

Je vous remercie encore de votre soutien  sans faille et de vos prières ! Sachez que vous êtes tous dans les miennes !

N’hésitez pas à me donner de vos nouvelles même les plus banales (selon vous !) !! De même si vous avez des questions à me poser, des remarques à faire (sauf sur les fautes d’orthographe svp, je n’ai jamais été très forte dans ce domaine…), des suggestions,… !

Passez un excellent mois de juin (je ne promets rien mais je vais essayer de vous redonner de mes nouvelles d’ici la fin du mois car ceux de juillet et aout vont être particulièrement chargé et je ne sais pas si je trouverai le temps d’écrire) !

Portez vous bien !

Comments

[sarah]

Salut Sarah, alors comme tu le demandes, voici des nouvelles. il est vrai que nous ressentions la même chose pendant notre volontariat. L'envie de savoir ce qui se passe en France, j'ai souvent eu l'impression de me sentir "abandonnée" car je livrais beaucoup (1 mail par semaine) et je n'avais que très peu de retours. une fois rentrés, on s'était juré de prendre des news des copains restés en volontariat etc etc mais mais mais... ici la vie est tellement speed, on ne sait pas trop quoi raconter, il n' y a rien "d'exotique". on passe notre temps à courir sans prendre le temps de se poser.

alors on ne se connait pas mais j'ai tout de même des trucs à te raconter. Ce week end on s'est marié, cela fait 15 ans que l'on est ensemble, on a deux enfants. on s'est marié à la mairie en décembre et samedi c'était à l'abbatiale de celles avec Armel. et c'est ta maman qui dirigeait les jeunes musiciens et chanteurs. c'était vraiment super, ils ont assuré comme des chefs. Tout le monde a trouvé cela vivant. j'ai rencontré tes parents sur les jours de préparation au mariage mais on a jamais eu l'occasion de parler de ton expérience et de notre expérience. on aura surement l'occasion de les croiser un de ces quatres.

bon j'espère que tu arrives quand même à profiter de ton expérience, à prendre du recul et je trouve que d'être avec d'autres volontaires cela fait un bien fou, et ce sont des liens très forts. tu vois au mariage, il y avait pas mal de personnes rencontrées au Burundi, ce sont des amitiés vraiment profondes je trouve.

sinon un point météo: il a fait très très moche mais depuis samedi ça va mieux. La pluie a empeché tous les légumes de grandir et les fruits ne sont pas franchement superbes. on a pas du tout profité du printemps et du coup dès qu'une soirée est un peu ensoleillée tout le monde est dehors sur les terrasses.

imagines tous les français ne parlant que de météo pendant le mois de mai, ça râlait, ça pestait, c'était horrible!

bon allez, je me tais. profites, humes, ressents, touches, parles, regardes, observes, écoutes, tisses du lien, enjoy ça ne se vit qu'une fois!

A bientot par mail ou par le blog

Sarah