Mardi 23 avril

Mardi  23 fut une journée très spéciale qui mérite d’être racontée ! Tout commença normalement, la messe à 5h45 suivi du petit déjeuner et prière personnelle, puis chacun partit à sa mission. Le seul changement au programme habituel fut qu’un groupe alla en ville visiter un zoo car depuis une semaine, nous accueillions le père de Thomas, des journées spéciales ont donc été organisées à son attention. Moi je suis restée à la maison pour travailler sur la comptabilité de la pharmacie du dispensaire car il n’y avait pas d’électricité ce jour-là à Mobengi. Je commençais donc, vers 7h30, mon travail et c’est là que tout commença ! En premier lieu,  il y eut une coupure de courant et une mauvaise manipulation de ma part, qui me fit perdre tout le travail de la matinée. Je recommençais donc ce que je venais de faire avec beaucoup moins d’entrain qu’au début, je dois l’avouer.  Puis j’eus la surprise de voir revenir l’équipe qui devait visiter le zoo et celle partie faire les courses de la semaine. C’est alors qu’ils m’apprirent que la responsable venait de recevoir un appel du port pour nous prévenir que le container de la communauté arrivait (avec un mois d’avance) ! La plupart des membres de la communauté fut donc rappelée en urgence pour venir décharger car le camion amenant le container devait repartir dans la journée. A 9h45 nous vîmes aussi débarquer une grande partie des « shege » (grands jeunes de la rue, souvent leaders des enfants de la rue, et amis de la communauté) pour nous donner un coup de main (contre une rémunération évidement) !

Après un circuit plutôt chaotique (imaginez : un poids lourd sur des routes complètement défoncées avec une circulation digne de paris en heure de pointe), le camion arriva devant le portail à 10h (en marche arrière et en ayant arraché une partie des branche des arbres de notre rue). Chacun avait un rôle bien défini (au début), et j’étais chargée de la répartition et du triage des affaires en fonction du lieu pour lequel elles étaient destiné (l’école, la maison, le CFP, Ndako, Mobengi, …). Là ça commença à se gâter :

Première galère : le camion était fermé par un cadenas (pas très grand) mais dont nous n’avions pas la clé ! Ce problème fut  résolu à coups de marteau par les grands de la rue (entendez les « shege ») au bout d’une demi-heure.

Deuxième galère : en ouvrant les portes nous eûmes la surprise de voir tout devant une grosse machine à raboter destinée au CFP. Bonne nouvelle en soi, sauf qu’a deux mètre du sol et sachant que malgré dix gars plein de muscle (dans la rue, les enfants n’ont aucune trace de graisse et sont tout en muscle vous pouvez me croire !) elle n’avait pas bougé d’un poil … ! Il fallut donc décharger tout autour (première fois que j’entrai en jeu) puis trouver une solution pour la descendre. Chacun y allait de son avis (et en Afrique chacun s’exprime en parlant très fort pour se faire entendre car chacun pense que son idée est la bonne et les gars ont plutôt l’habitude d’être des chefs donc … imaginez !). Après plusieurs tentatives infructueuse, environ 3h plus tard la bonne idée fut (enfin) trouvée. La machine fut déchargée à l’aide de cordes (voir photos). Deux choses se passèrent alors. Premièrement, Thomas, voulant donner un coup de main tout à fait légitime, fut éjecté du groupe de tireur de corde (étant l’un des « chefs du CFP » et les gars étant en apprentissage là bas, ils ne voulaient pas que leur chef soit blessé et d’ailleurs ils n’ont pas l’habitude de voir les chefs se mouiller les mains !). Deuxièmement la machine se retourna sur les planches mises en pente pour servir de rampe et sensées servir à la faire glisser lentement. Puis l’inévitable arriva : la machine tomba par terre ce qui eut pour conséquence de casser son système électrique. Le déchargement commençait mal !!!

Une fois la raboteuse déchargée on sortit les « petites » affaires et elles commencèrent à s’entasser dans la salle « net » : frigos, jouets, vêtements, chaussures, médicaments, cahiers, livres, papiers, matériel médical, tables, outils de jardinage, vaisselle, nourriture, chaises, matériel informatique, canapé,… toutes sortes de choses commandées ou non par la communauté, dons, … la salle fut bientôt trop petit et nous dûmes envahir le salon également ! Entre temps, les gars (et oui désolé je parle beaucoup d’eux mais les filles nous étions au rangement, à l’observation, au rafraichissement, aux photos, … enfin bref vous m’avez comprise) avaient déchargé le nouveau groupe électrogène de la paroisse sainte Christine (ce qui permettra en échange de récupérer leur ancien groupe pour Mobengi) sans aucun incident, en utilisant la même technique que pour la raboteuse. Lorsque le camion fut entièrement vidé à l’exception de la nouvelle voiture, une pause s’imposa pour tout le monde. Les « sheges » furent payés, et récompensés par quelques cadeaux reçus dans le container, et repartirent chez eux. 

Il était alors 15h. Nous revoilà donc partis pour la dernière étape de notre journée !

Troisième galère : tout commença pourtant très bien. Nous avions remis les planches pour former la rampe et la voiture devait rouler dessus pour descendre en douceur mais une fois les deux roues arrière engagées elle commença à ne plus aller droit. Le chauffeur, Constantin, arrêta donc la voiture et il fut décidé de la refaire entrer dans le camion pour la remettre droite mais, suite à une fausse manœuvre, les planches glissèrent et la voiture se retrouva en équilibre sur ses roues avant toujours dans le camion. Arrivés à ce stade nous ne savions plus trop quoi faire car malgré la bonne volonté de chacun, les membres de la communauté ne sont pas reconnu pour être des costauds. Plusieurs solution furent en vain tentées d’être mises en place (appel à la police pour qu’elle nous prête une de leur grue (toutes déjà en intervention),…) plusieurs des jeunes venus nous aider furent donc rappelés et il commença à y avoir une trentaine de personne autour de notre pauvre véhicule (évidement les voisins s’invitèrent aussi de la partie) et chacun commença à donner son avis en parlant plus fort que son voisin (ambiance africaine oblige). Plusieurs solutions furent tentées et après trois allers-retours au CFP pour aller chercher du matériel, ils réussirent à remettre la voiture dans le container. Entre temps, tous les autres membres de la communauté étaient rentrés. Le temps commençait à être long pour chacun et l’épuisement physique (nous n’avions rien mangé depuis le petit déjeuner et il était près de 17h30) et surtout moral (le bruit des « discussions » bourdonne très vite aux oreilles) se faisait sentir. Enfin à 18h, après un début de descente et une nouvelle remontée en camion (roue toujours pas droite) Constantin réussit par un tour de force (avec des conseils différent provenant de tous les  côtés, et un très très gros stress) à sortir la voiture sous les applaudissements d’une foule d’épuisés, de curieux mais en fin de compte de gens tous très contents que ça se finissent bien !

Bon la suite est bien moins amusante car il fallut ensuite payer les jeunes et renvoyer les voisins qui voulaient eux aussi recevoir un petit quelques chose (ben quoi, ils avaient donné de précieux conseils et si ont les avaient écouté la voiture serait sortie bien plus tôt …!) s’excuser auprès du chauffeur (car bon, il avait patienté toute la journée), manger, prendre une bonne douche et aller au groupe de prière à 18h30 !!

Pour la suite, et bien nous passons nos journées entre les missions, le triage et la distribution des affaires, et pour l’instant c’est toujours autant le bazar dans les deux pièces de la maison !!!  Le père de Thomas est rentré en France jeudi, Prisca à attrapé des coups de soleil lors d’une sortie avec les enfants de Ndako, je commence à rattraper mon retard dans le travail, et je vais enfin avoir une vraie tenue africaine pour la pentecôte !

Ha oui !! J’oubliais !! Évidement toute cette aventure s’est passée sous un soleil de plomb, sans ombre (certain d’entre nous ont attrapés de beau coup de soleil d’ailleurs, mais pas moi !!!) !!! Bienvenue en Afrique !!!!!!!!!!!

Bonne semaine à tous !

Comments

[Virginie]

Coucou Cousine,



Alors j'inaugure le blog en commençant par la fin car il m'aura fallut ce temps pour parler à ton père et récupérer le contact....



Je vois donc que c'est bien en RDCongo que tu es, à tel ire et en connaissant, on ne peut se tromper...j'adore !



Pour rire presque la même histoire en RDC aussi pour le déchargement d'un avion dont l'entrée était bloquée par un éNORME générateur....le pick-up a fini au garage !!!;-)

Je te souhaite de continuer à en profiter et surtout ne pas oublier de te reposer pour éviter les coups de pieds douloureux dans les portes :-) ( et surtout si elles ne t'ont rien fait !)



Bon courage, Bien des bises, attention aux moustiques et à bientôt



Virginie