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Voyages d'une volontaire
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13 mars 2013

Témoignage 2

1)     Elvis KAHAMBA

 Le père d’Elvis, Alain, est un militaire qui a été envoyé dans une province de la RDC où sévirent des troubles. Avec sa mère Rachel et ses grands parents, Elvis habitait le camp militaire de Kabila à Kinshasa. Dans ce camp, les conditions de vie sont difficiles. La nourriture et le vêtement manquent régulièrement à la famille car le grand père ne dispose pas d’un gros revenu. Par conséquent le paiement des frais scolaires ne se fait pas toujours à temps et Elvis se voit chassé de l’école. D’autres jours ce sont les enseignants qui ne viennent pas, mais changer d’école est trop coûteux pour la famille. Après plusieurs années sans nouvelles du père parti sur le front, Rachel s’est remariée. Cet homme là refusa de prendre soin d’Elvis et le couple partit s’installer en dehors du camp militaire. Elvis resta donc auprès de ses grands parents. Mais comme tous deux passent leurs journées dehors à faire leurs activités et qu’Elvis n’a plus envie d’aller à l’école en accordéon, il sort au marché de Matete. En fréquentant ce marché quotidiennement, Elvis devient ami avec des enfants de la rue qui survivent à cet endroit. Bientôt ils l’incitent à dormir dehors avec eux. Lors d’une correction, le grand père tapa sévèrement son petit fils qui choisit alors de ne plus rentrer à la maison. Au début, cette vie loin des grands parents plaisait beaucoup à Elvis, qui survivait en mendiant et en aidant les mamans du marché. Il s’inquiétait moins des violences de la rue que de sa survie, c’est pourquoi il préféra la rue à la maison. Mais après plus d’une année dans la rue, Elvis eut le désir de retourner voir ses grands parents. Là il vit que la situation s’était améliorée. Et avec Ndako Ya Biso qui les accompagne, il ne craint plus d’être chassé de l’école et il sait à qui confier les problèmes qui se présenteront. Depuis Elvis a quitté ses amis de la rue pour revêtir l’uniforme scolaire et se faire de nouveaux amis près de chez lui.

 

2)     Charly ZWAWU

Charly a aujourd’hui douze ans. Nous l’avons rencontré dans la rue en état de mal nutrition et les pieds infestés de chiques. La première de nos actions fut donc de le soigner avec des aliments protidiques et des produits forts pour les chiques. Quand nous sommes allés voir sa famille, nous avons compris que Charly avait fuit la misère. Il vivait avec ses trois petits frères et sœurs et la grand-mère qui les élève dans une maison en terre battue, dans un quartier reculé et menacé d’érosion. La mère de Charly a perdu la tête après son premier accouchement, celui où elle a mis Charly au monde. Son mari l’a suivi dans la folie peu après. C’est pourquoi les enfants restaient chez la grand-mère. Pas un ne pouvait aller à l’école. Nous avons cherché à aider cette grand-mère pour qu’elle prenne soin de ses petits-enfants et Charly est retourné vivre avec elle tout en commençant l’école. Il étudie avec application mais sa grand-mère l’accuse d’être le « sorcier » responsable de ses souffrances inexplicables. A cause de cela, elle emmène souvent Charly à la prière mais le garçon reste à la maison, refusant de vivre à nouveau la rue. De notre côté nous continuons d’accompagner la grand-mère pour que ses accusations ne provoquent pas un rejet de l’enfant.

 

3)     Sina KAYEMBE

Sina est née à Tshikapa, loin de la capitale de RDC. Au décès de son père, la famille paternelle abandonna la mère et ses enfants à leur sort. Informée de la situation, la grand-mère maternelle, basée à Kinshasa, envoya de l’argent à sa fille pour qu’elle la rejoigne avec ses enfants. Arrivée là avec ses trois enfants, le mari de la grand-mère refusa d’héberger cette famille monoparentale. La mère se retrouva dons à la rue avec ses trois enfants. Par chance un voisin connaissait la mère et disposa pour elle une maisonnette en tôles où elle peut se mettre à l’abri avec sa progéniture.  La mère chercha alors du travail et commença à aider une maman à vendre le malewa pour nourrir sa famille. Pendant qu’elle partait à ses affaires, Sina allait dans la rue faire ses propres affaires pour améliorer le revenu familial puisqu’il n’était pas scolarisé. C’est lors de nos visites de nuit que nous l’avons rencontré, il commençait donc à passer la nuit dehors. Après un temps d’enquêtes et de médiations, Sina a regagné la maison pour ne plus aller vagabonder dans les rues.  En effet sa mère a obtenu un microcrédit et parvient ainsi à fabriquer elle-même ce qu’elle vend, tirant alors un meilleur bénéfice. Grâce à cette activité qu’elle investit bien, les enfants trouvent quelque chose à manger quand ils rentrent de l’école.

 

4)     Joël NKUKU

Joël est un jeune garçon de douze ans, orphelin de mère. Originaire de la province du Bas-Congo, il s’est retrouvé propulsé dans les rues de Kishasa par manque de précautions de sa famille. Très vite il a fréquenté notre centre. Après de longues médiations, nous avons ramené Joël auprès de son père dans la Bas-Congo. Seulement au lieu de reprendre les études comme convenu, son père envoyait Joël aux champs. Avec son allure chétive, Joël ne supportait pas ce travail. Il trouva donc le moyen de fuir pour revenir à Kinshasa, dans notre centre d’accueil. Cherchant avec lui une solution, nous sommes retournés voir son oncle vivant à Kinshasa qui avait refusé de le recevoir la dernière fois. Suite à un bon temps de dialogue avec l’oncle et sa famille, ceux-ci acceptèrent d’accueillir Joël, comprenant qu’ils étaient la seule alternative à la rue pour lui. Joël fut donc réunifié auprès de cet oncle et de sa femme qui lui firent bon accueil. Depuis lors Joël a reprit les études et il évolue bien. Sa famille est fière de lui et se réjouit de demeurer ensemble.

 

5)     Daniel GUNGU

Daniel a douze ans. Il s’est établit dans la rue parce que la nourriture manque à la maison. Pourtant Daniel préférerait aller à l’école que rester dans la rue. C’est là que nous l’avons rencontré. Il a tout de suite accepté de nous conduire chez lui pour voir comment l’aider. Ses parents habitaient ensemble avec les trois autres enfants, la mère était enceinte. Le père se réjouit de retrouver son fils et de recevoir une aide pour permettre à sa famille de s’en sortir. Daniel fut donc réunifié chez ses parents. Malheureusement, une semaine après sa réunification, la mère décède en mettant au monde dans l’hôpital du quartier. Daniel est donc devenu orphelin de mère, mais il s’accroche à ses études, encouragé par le directeur qui le connaît bien. Il espère bien tirer sa revanche dans la vie, même si certains jours sont difficiles.

 

6)     Mariam

Tandis qu’un éducateur marchait dans un quartier périphérique de Kinshasa, dans le cadre de son travail, il croise une petite fille de 7 ans qui parle à peine. Les mamans commerçantes du coin  disent qu’elle passe ses journées à ramasser des trucs à manger. Cela fait deux jours qu’elle est là en train de chercher de quoi calmer sa faim. L’éducateur lui demande si elle accepte d’aller à sa maison. Elle accepte. Mariam et l’éducateur commencent alors une marche qui va durer plus de 45 minutes dans les petites rues de sable. Finalement ils arrivent chez les parents qui retrouvent leur petite avec des larmes plein les yeux. Le père était parti à sa recherche, sans succès, la mère et la grand-mère ne sachant pas par où commencer pour retrouver leur enfant. Les retrouvailles se sont déroulées avec des larmes de joie. En parlant avec la mère, nous apprenons que la famille manque de moyens pour payer les frais scolaires de Mariam qui se retrouve régulièrement chassée de l’école. Même pour le pain quotidien c’est un combat. Nous avons donc aidé Mariam à retourner à l’école et petit à petit nous construisons un projet avec les parents pour améliorer leurs conditions de vie.

 

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